une histoire d\'amour

une histoire d\'amour

1. NOTRE HISTOIRE...

 

CHAPITRE 1

Barres    

 

 

Notre  histoire...

 

 

On tombe  amoureux.

Et comme toujours,

quand on tombe,

on se fait  mal.

 

François Weyergans

 

 

Coeur  

 

 

 

Un jour tu m’as demandé d’écrire notre histoire…  

 

Nous deux c’est bien loin et pourtant, j’ai l’impression que c’était hier. Vingt années se sont écoulées, pourtant rien n'a changé. On m’avait dit que le temps amènerait l’oubli dans mon cœur. Le temps : le meilleur médecin de tous les maux. Hélas,  ça n’a pas été le cas.

 

 

« Trouverons-nous Toi et Moi notre bonheur aufond de cette route lavée par nos pleurs ? » m’écrivais-tu alors. Eh bien non, nous n’avons jamais trouvé notre bonheur. La faute à qui ? à moi sans doute, à ma jeunesse, à mon éducation, à ma lâcheté. C’est ce que j’ai ruminé pendant toutes ces années, ces vingt années qui viennent de s’écouler.

 

 

 

Elle est loin l’époque de notre première rencontre, du temps où je croyais encore au "Seul", "Vrai" et "GrandAmour". La souffrance causée par notre séparation a été intense.  Il m’a été impossible d’oublier tout ce qu’on a vécu ensemble. Je t’ai tellement aimé. Ce fameux 25 janvier 1985,  quand on s'est rencontré,  j’aurais dû me douter que ce brasier incontrôlable qui nous submergeait n’amènerait rien de bon. J’aurais dû baisser les yeux au lieu de chercher ton regard, au lieu de danser, insouciante,  au creux de tes bras.

 

Ecrire notre histoire…

 

Les souvenirs se bousculent dans ma tête.

  

A dix-neuf ans, je n’étais encore qu’une adolescente timide, effacée. J’avais peur de tout. Je n’osais affronter la réalité de la vie, stressée par mille complexes qui m’empêchaient de m’affirmer. Romantique à souhait, confinée dans une prison dorée (ma chambre), je lisais, j’écrivais des poèmes, des romans… je rêvais au Prince charmant qui viendrait me délivrer. J’avais peu d’amis, car les solitaires comme moi affichent une apparence un peu froide, je souffrais de ce manque d’amitié. J’avais terriblement besoin de quelqu’un à qui parler. Fille unique, ma vie se déroulait entre l’école et la maison, un isolement hostère pour unefillede mon âge.

 

C’est incroyable comme les journées s’étirent lorsque la maison est déserte, le téléphone muet. Parfois je restais étendue sur mon lit, lamusique àfond avec le sentiment de ne compter pour personne. La solitude est pareille à une pluie fine, elle transperce, glace, on ne sait plus comment attirer l’attention, faire prendre conscience aux autres qu’on est là, qu’on existe. Ce terrible sentiment d’abandon tarissait ma vie et s’accentuait de jours en jours, pesait terriblement lourd sur mes épaules. Durant ces heures de déprime, j’aurais voulu hurler ma haine, ma peur de l’avenir, j’avais envie de gémir comme unchien craintif qui redoute les coups… mais de ma gorge nouée ne sortait aucun son.

 

Alors que je ne m’y attendais pas, le destin t’a mis sur ma route… Tu as poussé la porte de ma prison et tu es entré dans ma vie. Il neigeait à gros flocons ce soir-là. Nos regards se sont croisés et nos cœurs instantanément se sont réchauffés.

 

Après notre rencontre, je me suis sentie renaître. Je ne m’identifiais plus à un navire perdu enmer, à une âme condamnée à errer dans l’éternité. J’ai appris à vivre différemment avec quelqu’un qui m’aimait comme j’étais, avec mes défauts et mes qualités, mes passions, un homme avec qui je pouvais enfin donner libre cours à toute ma tendresse. Tu étais cet homme Sébastien. Tu m’aimais, malgré mon sale caractère, mes ongles rongés, mon côté fleur bleue dépassé… Entre nous les sentiments ont très vite atteint une vive intensité, balayant la réalité, seul notre amour tout neuf comptait.

 

Quand je me retrouvais blottie dans tes bras, je souhaitais que le temps s’arrête pour que cette étreinte ne se termine jamais. Malgré tous les problèmes qui s’acharnèrent jours après jours à nous détruire toi et moi, nous avons passé des moments de bonheur intenses, inoubliables. Avec toi, j’ai réussi à trouver un peu de cet équilibre qui me manquait, à m’accepter, me sentir mieux dans ma peau.

 

 

Le seul problème, c’est que tu n’as jamais pu comprendre que le bonheur je ne pouvais le trouver sans mes parents. Je voulais je te le jure, faire des efforts, des concessions, seulement tu n’as pas su attendre et notre relation s’est brisée. Je n’ai pas de famille, pas de frère, de sœur, d’oncle de tante, je n’ai que mes parents. Je ne pouvais pas risquer de les perdre.

 

 



16/05/2011
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