une histoire d\'amour

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6. RENAISSANCE

CHAPITRE 6

Barres

 

Renaître

 

 

 

 

 

 Raisonner sur l'amour,

 c'estperdre laraison.

 

 

 

Stanislas de Boufflers

 

 

 

 

 

 

 

 

Toi et moi, nous étions liés à jamais. Je le pensais sincèrement. Je m’étais donnée à toi corps et âme et je n’en éprouvais aucun regret. Je ne sais d’ailleurs pas si dans ces moments là, tu as réalisé l’importance que ça avait pour moi. Je ne crois pas. Pour toi, c’était naturel. Tu avais depuis longtemps envie de faire l’amour avec moi, moi aussi c’est sûr,  tu as assouvi ton désir et c’est tout. Pour moi, ça avait aussi une autre signification. On m’a élevée dans l’idée qu’on ne fait pas l’amour avant le mariage, chez les catholiques ça se passe comme ça. On ne doit pas « consommer » avant. Mais ça n’avait pas d’importance puisqu’on finirait pas être mari et femme… J’imaginais la cérémonie parfois, ma longue robe blanche, toi dans un beau costume, des fleurs partout… je prononçais le oui solennel qui nous unirait pour le meilleur et pour le pire jusqu’à ce que la mort nous sépare… « Je te donnerai à ce moment là le plus long baiser que je ne t’ai jamais donné » me disais-tu, là, sur le perron de l’église, au nez de tout le monde. Je te porterai dans mes bras, je te serrerai sur mon cœur pour leur montrer à tous notre bonheur… » fantasmes… illusions… rêverie trompeuse.

 
Nous aurions pu être heureux ensemble. Je le pense sincèrement. Ce qui est bête, c’est que notre belle aventure gardera un goût d’inachevé. Franchement, à la place de l’hypocrisie, des menaces, j’aurais préféré un non catégorique dès le départ, dès notre coup de foudre. Au lieu de ça, maman t’a laissé venir à la maison, elle nous a laissé espérer pendant tous ces mois. Elle devait pourtant bien se douter que nos sentiments ne cesseraient d’évoluer… Comment pouvait elle aimer celui qui lui enlevait sa fille ? qui rendait celle ci jadis bien docile aussi effrontée. On croyait notre amour si fort… Lors de nos premières sorties autorisées, un samedi après midi, nous nous étions rendus à l’église du village. Tu t’en souviens ? Nous avions pénétré dans le hall, plongé nos doigts dans le vieux bénitier de pierres et poussé la lourde porte de bois. Les bancs, le chœur, la chorale, l’autel, tout était désert. Nous étions seuls… avec Dieu. Main dans la main, nous avons remonté l’allée centrale, les yeux fixés sur la croix, sérieux, peut-être même impressionnés par le silence, le côté solennel, l’odeur d’encens… nous avons allumé chacun un cierge pour nos familles, pour nous, pour nous protéger… Nos deux cœurs ce jour là ont fait la même prière fervente, sincère, celle de voir leur amour sortir du tunnel, résister au temps et aux épreuves.

Aujourd’hui je ne prie plus. Après tant d’amères déceptions j’ai perdu la foi ; du moins celle que prône les prêtres, les évêques, le Pape. En fait, depuis la mort de mon grand père je veux croire en une vie après la mort. Je veux croire que les êtres qui nous sont chers continuent leur chemin dans un autre univers, une autre dimension. Je parle à mon grand-père, j’aurais bien aimé qu’il me fasse un signe, me rassure. Je lui dis que je l’aime, qu’il me manque, que je pense à lui.. J’étais proche de lui. J’ai passé beaucoup de temps avec lui dans mon enfance. Nous partagions le même amour de la nature, des animaux. Je le soupçonne d’avoir peut-être facilité nos retrouvailles inespérées. Il t’appréciait. Il n’a jamais compris toute cette mascarade. Je vais rarement au cimetière. De toute façon, qu’est-ce qu’un cimetière ? Un endroit où l’on entrepose les dépouilles. L’esprit, l’âme, heureusement d’ailleurs, ne sont pas prisonniers de ces lieux plutôt angoissants. L’esprit suit un autre chemin. Il sort du corps et continue sa route. Il y a des gens très croyants, qui ne doutent jamais. Par exemple, ma mère. « Si je n’avais pas Dieu, dit-elle souvent, je ne serais plus de ce monde. Je serais déjà morte de chagrin. Il m’aide, me console. Tu ferais bien de prier un peu ! Ca ne te ferait pas de mal ! » Moi Dieu, je lui ai confié mes peines, je lui ai demandé de l’aide, mais il n’a jamais été source de consolation en ce qui me concerne. Je l’imagine ce Dieu de toute bonté, les yeux bien secs face aux misères des uns et des autres, bien cruel en fait, impitoyable…

 

Quand je me suis mariée, j’ai brûlé tous nos souvenirs. Je t’avais perdu à jamais. Je ne voulais pas que mon mari prenne connaissance de toute cela. Tu te souviens du petit coffret mauve où j’entassais nos lettres, photos, poèmes… Je sais que tu n’as gardé aucun double. Moi, j’ai gardé les poèmes… te souviens-tu de celui-là ?

 

 

La guitare sur les genoux je fredonne ton prénom

J’essaie de faire de notre amour une chanson

Pourrais-je un jour rien qu’à toi la chanter ?

Ce serait une belle définition « d’aimer ».

 

Ton parfum m’enivre, c’est Diva
Il m’apaise, m’envoie dans l’au delà
Il me tient compagnie, me réchauffe le cœur
J’aimerais te sentir tout près de moicomme on sent une fleur
Je te vois dans un nuage dont je n’ai l’image
Que d’un immense désert blanc avec ses mirages.
Tu me regardes à travers une poussière d’étoiles,
Avec tes cheveux et ta bouche, le temps a tissé sa toile.
Je te vois rêvant sur une plage
Ecoutant le souffle de mes pensées dans un coquillage,
Le corps doré et brillant d’eau salée,
Tu regardes la mer comme on fixe l’éternité… » 

Il y en a eu des dizaines… tous plus tristes, plus tendres, plus aimants…

« Les yeux dans les yeux, lèvres contre lèvres, peau contre peau
S’endormir en se serrant très fort, ce serait beau,
Mais à la place, un oreiller, que l’on aimerait frapper
Comme l’hiver nous avait glacé un soir de janvier… »

« Cet amour que l’on connaît est comme la fleur
A qui on enlève ses pétales, sa couleur,
 Cet amour est comme l’infini, froid et merveilleux,
Qui nous enlace sur deux planètes, nous empêchant d’être heureux »

  

Petit Coeur BleuMardi 17 avril – « Mon Amour, Comment vas-tu ? il est 6h00 je me lève et pense à  toi. J'espère que mon mail de hier ne te fera pas peur mais j'avais besoin de te dire encore et encore mon amour pour toi , besoin de faire un rêve fou . Tu vois je reviens à  la réalité de notre vie l'un sans l'autre. C'est sûr on ne se quitte plus, Certainement que les choses resteront telles que,  mais si on doit vivre la route de Madison ne serait-ce qu'une fois je ne laisserai pas le destin choisir à notre place. Si notre avenir en reste là, il faudra  accepter et se faire une raison. Si notre avenir veut qu'il y ait des autoroutes de Madison je prendrai un abonnement aux péages du cœur.  Si notre avenir veut que l'on se retrouve et que l'on fasse la route ensemble j'assumerai l'entretien de la route et du périphérique  et te protègerai comme personne n'a su le faire. Oui je suis cinglé, oui je te veux. Oui je t'aime. Oui tu me manques, Oui tu es le seul Grand Amour que j'ai connu, oui je suis plus que cinglé, plus qu'allumé mais je ne ferai rien sans ton désir, rien sans ta volonté, rien à l'encontre de tes idées. Ton parfum coule dans mes veines je te l'ai déjà dit, mais je crois que c'est encore pire que cela. Tu as raison garde notre secret. C'est trop tôt pour les confidences. J'espère que ton moral va mieux, que je t'apporte un peu de réconfort, que tu me sens près de toi »

 

 

 

Coeur« Ce que tu m'écris me fait vibrer de tout mon être. Chaque jour je me demande "pourquoi"... pourquoi ça s'est passé comme ça... bref ! Il faut laisser faire le destin... profiter des occasions qui nous seront peut-être données et s'en contenter  ... il faut être positif et surtout ne pas faire souffrir inutilement nos familles... ils ne sont pas responsables de la connerie dont on a été tous les deux les tristes victimes.

Ca m'a fait beaucoup de bien de te parler hier, c'est vrai qu'on a l'impression d'être encore des adolescents... j'ai 20 ans quand on est ensemble. Moncoeur bat alors que je ne l'en croyais plus capable... Tu me fais toujours rire... c'est vrai que je t'aime... je t'ai aimé à la folie, je t'aime encore et quoi qu'il se passe je t'aimerai toujours.. J'aimerais bien connaître Lyne... Je ne peux pas être jalouse d'elle et tu ne dois pas être jaloux de Pierre. Ils ont recueillis les deuxchiensperdus que nous étions et ont pris soin de nous pendant toutes ces années, ils nous aiment... chacun et chacune avec leurs qualités et leurs défauts... Et nous on se complète... on comble le vide petit à petit... Grosbisous plein detendresse et à  plus... Nath


 

 

 

Petit Coeur Bleu« Nathalie, comment vas-tu ? est ce que tu cogites ou tu arrives à te concentrer. Moi je dois faire des efforts surhumains, voir inhumains mais. J'ai fait une très grosse crise d’angoisse le week-end dernier. Je devais crever cet abcès, cette maladie d'Amour qui dure depuis 20 ans qui me ronge de désespoir. Tout ce que je t'ai écrit je le pense. Quand tu me dis que tu aimerais connaître Lyne, est-ce par unephoto ou tu veux qu'elle t'appelle pour te dire que je t'aime ? (je rigole) car c'est cela j'ai 2 Amours et je ne culpabilise même pas. J'en suis même content. Et Lyne est unefemme extraordinaire de compréhension. Nous discutons de tout ensemble et partageons pas mal de choses Quand je l'ai connu je lui ai dit tout de suite que je vivais avec une déchirure. Elle m'a demandé si je voulais desenfants ,je lui ai dit « non » catégoriquement car j'en aurais voulu avec toi et j'ai fait un blocage. C'est fou mais c'est comme çà. Je t'embrasse très fort. Seb »


 

 

 

Coeur«  Tu me connais mieux que moi-même ! on ne change pas quelqu'un j'en ai fait l'expérience. Mon gros défaut je l'ai et je l'aurai toujours. Je t'aime. Tu es dans mon cœur. Les souvenirs que nous avons sont gravés dans ma chair, au plus profond de mon être... Mais ce que j'ai construit c'est une famille. Je veux qu'on s'écrive, qu'on s'aide à vivre tous les deux, qu'on se voit si un jour on en a l'occasion... mais s'il te plait... n'oublie jamais ce que tu m'as promis déjà à plusieurs reprises dans tes mails... garde les pieds sur terre. Tu as une vie, unefemme qui t'aime et qui n'est pas responsable de notre lourd passé. Envoie moi unephoto, ce n'est pas la peine qu'elle m'appelle !!! Je vais te présenter mon mari aussi, .Ne m'en veux pas trop mais je ne dois pas me mentir et te mentir... je suis comme je suis et ... tu m'aimes comme ça... grosbisous tendre...


 

 

 

Petit Coeur Bleu« Ton plus gros défaut c'est de m'aimer ? attend Chou, depuis quand aimer est un défaut ? Arrête de te mentir c'est pas ça et tu le sais bien. Je t'ai aimé, je t'aime et je sais qu'il n'y aura pas d'issue car tu es comme ça fataliste. Tu connais ta destinée depuis le début. Je me suis refusé à y croire mais la réalité est là. Tu es folle de moi mais tu n'as pas la folie pour moi ,ce grain de folie qui abat les montagnes, de principes et morale, et qui aurait changé nos destins il y a 20 ans Je dois me résigner à cette idée. Unhomme aucoeur tendre  finalement est un faible. Tu connais mon plus gros défaut également. Rassure toi je ne t'en veux pas, ces courriers ,le téléphone je n'ai aucune envie que ça s'arrête mais je ne guérirai jamais, je le sais. Je ne te laisserai plus sans nouvelles, je suis là quoiqu'il arrive et j'espère que si tu te noies ,le premier que tu appelleras ce sera moi pour te sauver. Je suis le roi des cons romantiques. Tu as la chance d'avoir connu unhomme qui crève d'amour pour toi. Je suis désolé de n'avoir pas pu retenir ma boule d'angoisse au téléphone mais je ne sais pas tricher ni avec toi ni avec Lyne, fais la déduction toi-même. J'espère qu'un jour tu pourras dire à ta mère le mal qu'elle nous a fait et lui décrire dans quel état tu m'as trouvé 20 ans après…. Je t'Aime, j'aime Lyne, je t'Aime, j'Aime Lyne, je t'Aime ,J'Aime Lyne, JE T'AIME, JE DOIS AIMER LYNE. Nathalie reste un iceberg sauf pour moi. Tendrement –Seb »

 

 

Je n’ai pas compris suite à ce mail que tu avais parlé de nous à Lyne. Je ne pouvais pas lire entre ligne quelque chose qui dépasserait mon entendement.

 


CoeurMercredi 18 avril – « Bien sûr que tu dois aimer Lyne. Surtout que tu as trouvé quelqu'un qui t'aime follement et qui te correspond. Tu ne vois pas la chance que tu as dans ton malheur. .J'essaie de tendre la perche à Pierre mais il ne comprend rien. Il ne voit même pas mon mal être. Comment t’expliquer ? mes sentiments pour lui sont sincères et je sais qu’. il m'aime. Il m'arriverait quelque chose je peux compter sur lui mais ce n’est pas assez... . On avait une telle rage tous les deux et ça... ça n'arrive qu'une fois !


« Savoir attendre,
Goûter à ce plein bonheur
Qu'on vous donne comme par erreur,
Tant on ne l'attendait plus.
Se voir y croire
pour tromper la peur du vide »


J'ai tellement envie de te voir mais tu devines ce que je vais dire... j'espère qu'on ne va pas « nous voir »... et quoi qu'il se passe entre nous se jurer de préserver notre vie de tous les jours... ... 19 ans après... c'est une histoire incroyable ! qu'est-ce que j'aimerais me retrouver dans tes bras... ne serait-ce qu'une après-midi... une heure... quelques instants...Aimer c'est rester vivant Nath

 

Petit Coeur BleuJeudi 19 avril -Ton mail me bouleverse de tendresse et tu vois je me dis que s'aimer , la chose qui devrait être la plus naturelle du monde est d'un compliqué. De mon côté cela va être compliqué aussi pour se voir .

Tu sais si je voulais qu'on s'en aille les 2, ce n'était pas à l'époque de l'égoïsme de ma part. Je t'aimais c'était simple dans mon esprit. Paramour je voulais que tu changes c'est vrai, mais pour toi, pour que tu puisses t'épanouir, sortir de ta prison. Que tu n'aies plus ces angoisses, ces peurs, que tu sois à l'aise dans ton corps, toncoeur et ton esprit et c'est mon plus grand regret. Je rêvais en croyant que j'arriverais à changer nos destins. Cela m'attriste beaucoup pour toi, pour nous et je me dis que ce sont les regrets qui ont fait que tu me retrouves et pas le hasard. Alors si je peux te refaire sourire un peu, je suis là, et je reste à tes côtés sans bousculer ta vie, promis. Seb. »

Petit Coeur BleuVendredi 20 avril « Nathalie , je me réveille avant l'heure comme tous ces jours pour t'écrire. Je me jette sur l'ordinateur avant d'aller au travail. Tu te rends compte : se retrouver après 20 ans, c'est de la folie , c'est beau , c'est cruel. Si tu n'avais pas d'enfants, on ne nous aurait pas retenus ne crois tu pas ? Tu veux rester dans le droit chemin de la vérité et pouvoir regarder ton conjoint en face : pas de problème mais depuis combien d'années le regardes tu de travers tandis qu’ il ne te regarde plus. Arrête de  prendre tout le poids du malheur sur tes épaules. Cela ne veut pas dire faire n'importe quoi mais laisse parler tes sentiments et ton coeur Si ça ne va pas et que tu ne me le dis pas , je le ressens. J'ai mal pour toi, pour nous, pour ce putain de gâchis<. Nous avons envie d’être dans les bras l’un de l’autre et on ne peut pas, c'est dur à vivre. Alors c'est sûr il faut que l'on se calme . On a la chance de pouvoir se confier pour l'instant l'un à l'autre. Si ça ne va pas, que c'est trop dur, que tu as trop mal, appelle moi au boulot, à la maison, par sms, peu importe , ne saigne pas dans ton coin. De toute façon je le ressens à distance. On est cinglés mais on le sait depuis le début qu'on est barjot d'amour. Pourquoi vit-on dans la peau l'un de l'autre depuis plus de 20 ans ? sacré mystère. Ton mal être existait avant de m'avoir rencontré Lapin et nous deux ça l'a encore aggravé. Je suis là tu m'entends. Je t'embrasse dans le cou, sur les joues, sur les lèvres. Je suis là Nath, j'en crève comme toi mais je suis là et nos retrouvailles je les désire comme toi à fond. Il se passera ce qu’il doit se passer , on s'en fout ,on nous a trop emmerdé pour avoir des états d’âme vingt ans après. Seb. »

 

 

 

 

 
Double Coeur avec Ange et papillons animés


16/05/2011
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